Michèle Witta était l'une des chevilles ouvrières de la BILIPO (Bibliothèque des littératures policières) et des fameux Crimes de l'année. Je la croisais depuis maintenant (presque) une vingtaine d'années, dans les couloirs des festivals de polar, de l'association 813 et des fameux cocktails des éditions Canaille, au début des années 1990. Sa gentillesse, son humour goguenard, son œil pétillant, son appétit pour la littérature noire vont beaucoup nous manquer.
Contrairement à une pratique hélas très répandue, MIchèle ne cultivait pas ce détestable ostracisme envers les auteurs de polar français qui a trop souvent cours dans la "critique littéraire" hexagonale, et je lui dois personnellement deux de mes plus émouvants et gratifiants souvenirs. En tant qu'auteur: la sélection du Massacre des Innocents dans je-ne-sais-quel Top 20, lors de l'une de ses très nombreuses pérégrinations bibliothécairesques. En tant qu'éditeur, une critique chaleureuse des deux premiers romans que j'ai édités en 1993, Fille de sang de Michel Chevron et Le banquet des ogres, de Pierre Filoche.