dimanche 14 avril 2013

"L'Esprit Bénuchot" : de la littérature à la (méta)physique quantique

L'Esprit Bénuchot, mon 17e roman, sera en librairie en mai 2016.

Jules Bénuchot en 1960
Jules Bénuchot, ancien chauffeur de taxi, né en 1932 à Pantin, vit à Paris, rue de la Grange-aux-Belles, près du canal Saint-Martin. C’est un vieux monsieur taciturne, qui n’a pas eu une vie facile. Sa mère s’est jetée sous un train quand il avait onze ans. Son père, disparu quelques semaines après son retour de stalag, en 1945, n’a plus jamais donné signe de vie. Son oncle, qui l’a recueilli pendant la guerre, le battait. Son épouse Adrienne est morte. Ils ne se sont pas aimés longtemps. Juste le temps d’élever leurs trois filles. La cadette, Adèle, qu’il chérissait, a été renversée par un chauffard. Lucette, la seule femme qu’il ait vraiment aimée, n’est plus là. Il vit seul avec son chat Schrödinger, avec qui il a de longues conversations, et dont il n’est pas certain qu’il soit toujours vivant, à l’image du fameux « chat de Schrödinger ».
Jules Bénuchot en 2012
Passionné par la physique quantique, cette science de l’infiniment petit, fascinante, exaspérante, incompréhensible au commun des mortels, il est persuadé que pour appréhender les convulsions de la capitale, qu’il connaît sur le bout des doigts, il n’existe pas de meilleurs alliés que le hasard et l’incertitude. S’inspirant des grandes lois quantiques – ubiquité, probabilités, statistique –, il a passé sa vie à observer les gens. Il voudrait tout savoir sur eux. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Quelle tête avaient-ils quand ils étaient jeunes ? Quelle tête auront-ils quand il seront vieux ? L’ont-ils remarqué comme il les a remarqués ? Il note tout cela dans des carnets. Il en a noirci des centaines.  
L'esprit bénuchot hante le canal
M. Bénuchot se rêve en homme omniscient, capable de modifier le destin de ses semblables. Il adore aborder les passants. Il les suit parfois, discrètement. Les femmes de préférence. Donnant parfois un coup de pouce à leur destin – à leur insu la plupart du temps –, tel un physicien quantique modifiant l’état d’une particule en prenant sa mesure. Mais il ne se mêle pas seulement de la vie des vivants ; les cimetières sont des lieux où il peut également donner libre cours à son empathie, en réconfortant les survivants.
À 80 ans révolus, M. Bénuchot est allé au bout de sa « mission ». Il a fait le tour du « grand tout ». Il ne lui reste plus qu’à partir. Quitter la vie. Quitter la ville. Mais pas question de disparaître sans laisser une petite trace de son passage ici-bas.
Pour écrire le roman de son existence – à moins que ce ne soit pour retrouver la trace de ce père dont la disparition l’obsède ? –, il a embauché une jeune artiste qui recouvre Paris de graffitis en utilisant « ce qui passe par la tête » des passants qu’elle interroge, tout comme lui. 
 Léa va décortiquer ses carnets, écouter les cassettes qu’il lui donne au compte-gouttes, et plonger dans le passé du vieil homme, dont la vie fut engloutie par ces excès foisonnants de vies. Fascinée par les obsessions du personnage, elle découvrira des pans secrets de son existence, des vérités cachées, parfois effrayantes, parfois douces, qui la conduiront loin de Paris, en compagnie d’Ismaël, un chauffeur de taxi sénégalais, dans un endroit tellement improbable que vous en aurez le souffle coupé…

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