jeudi 9 avril 2020

Mounir Mahjoubi, l’arbre numérique qui cache la forêt Cédric O (Journal d’un confiné #21)

Ex-secrétaire d’État chargé du Numérique, le député LREM Mounir Mahjoubi, qui rêva un temps de ravir la mairie de Paris (comme Griveau et Villani), vient de publier une note parlementaire de 45 pages sur la mise en place du « contact tracing » qui vise à définir les dernières relations des personnes contaminées par le covid-19.
Interrogé sur France Inter (et repris par Le Figaro), le député précise : « L’objectif du traçage numérique est de sauver des vies. » Et non pas de profiter avec fourberie d’une pandémie pour mettre en place un flicage généralisé des citoyens, à la Chinoise – ce n’est pas du tout le genre de la maison Macron, vous pensez bien…
  
  À moins d’être totalement stupide ou de faire partie de la clique des épigones de Philippe Macron, pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette opération, si elle devait se réaliser, constituera le fondement du grand fichage numérique dont rêve ces crapules qui nous gouvernent, plus promptes à acheter des grenades lacrymogènes et des LBD pour réprimer leurs opposants que des masques, des tests et des respirateurs pour sauver la vie des gens. Et plus enclins à engraisser des CRS et des gardes mobiles totalement inutiles à la vie de la Nation, plutôt que d’accorder une attention digne à ce personnel soignant dont même le dernier des blaireaux macronistes a compris qu'il était l’honneur et la fierté de toute une Nation.

[Aparté. Personnellement, je ne me sens pas concerné au premier chef par ce flicage, faisant partie des gens sans smartphone (je me sers de mon téléphone pour téléphoner, envoyer des textos et prendre des photos), appareil dispensable en temps normal (pitié, ne me traitez pas de réac !), superflu en temps de confinement et dont il est permis d’espérer que les temps totalitaires qui s’annoncent en convaincront plus d’un de s’en séparer (ou de ne pas l’emporter dans leurs déplacements, ce qui en diminuerait quelque peu l’utilité).]

Comme souvent, c’est bien connu, l’arbre cache la forêt.
La forêt, en l’occurence, a pour nom « O ». Et je vous vois déjà bondir de votre canapé de confination…
  – O ?
  – Oui, O !
  – Vous voulez dire l’eau ? L’eau et la forêt… Chérie, allume la télé, il y a un problème avec l’eau du robinet !
  – Laissez donc ce pauvre robinet tranquille… Non. O. Comme la voyelle O.
  – Mais O, ce n'est pas un nom, allons !
  – Mais si, c'est un nom. Celui de l’actuel secrétaire d’État au Numérique, un certain Cédric O.
  – Ah bon, connais pas…
  – Je suis là pour vous expliquer, ne vous inquiétez pas…

Pour faire connaissance avec cet individu, peu connu du grand public, je reprends, avec quelque ajouts, un papier que j’avais publié fin 2019 sur le site du CODEDO (Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage), que j’entretiens, vaille que vaille, depuis 2008 ; lequel délit d’outrage fera l’objet d’un prochain numéro de ce “journal d’un confiné”.

Cédric O, le secrétaire d’État au Numérique obsédé par la reconnaissance faciale

Avant d’être secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, ex-Strauss-Kahn boy, ex-directeur de campagne-adjoint de François Hollande, était chargé de mission chez Safran, le puissant groupe technologique français né en 2005 de la fusion de Snecma et de Sagem, où on le surnommait Samsung. C’est aussi lui qui organisa la rencontre entre Macron et Marc Zuckerberg, patron de Facebook, et rappelle Le Parisien qui dresse ici son CV, rabroua Benalla. C’est aussi (le macronisme, ce tropisme consanguin) le frère de Delphine O, l’ex-suppléante de Mounir Mahjoubi.

Infographie Le Parisien
  Dans une interview au Parisien (datant d’avant le coronavirus), O déclarait que le gouvernement envisageait une expérimentation de la reconnaissance faciale dans les lieux publics, qui devrait durer de six mois à un an, “sous la supervision de la société civile et de chercheurs.” Et non pas par le ministère de l’Intérieur, comme seraient tentés de le croire les Gilets jaunes et les grévistes séditieux qui prennent le pays en otage. Le règlement général sur la protection des données (RGPD) interdisant “l'utilisation de la reconnaissance faciale sans le consentement des personnes qui y sont soumises”, seuls les individus qui auront donné leur accord seront donc identifiés durant ce laps de temps. Pour l'heure, il est encore difficile d’obtenir davantage de détails sur ce test. “En France, Thales (via Gemalto) et Idemia travaillent sur ces technologies mais le nom d'aucun industriel n'a filtré.” 
  Cédric O dévoilait également un projet du gouvernement le plus liberticide depuis la guerre d’Algérie : ALICEM (pour Authentification en ligne certifiée sur mobile), présentée sur le site du ministère de l’Intérieur comme la première solution d’identité régalienne sécurisée.


Le gouvernement fait un pas vers la reconnaissance faciale : lire dans La Croix


Première solution d’identité régalienne sécurisée. Dans un pays où les usages régaliens admettent que la police peut crever les yeux des manifestants sans être inquiétée, la formule laisse songeur. Et prend une tout autre dimension quelques mois plus tard, à l’heure où le gouvernement va tenter de profiter de la pandémie du covid-19 pour nous imposer ses saloperies…
Utilisant un vocabulaire quelque peu guerrier et une pléthore d’adverbes, et tout en prévenant ne pas être certain qu’elle soit un jour déployée, Cédric O (dont on imagine que le covid-19 doit le faire saliver, pour ne pas utiliser un mot plus trivial…) abonde aussitôt dans le sens inverse : “Le jour où nous déploierons largement une solution d’identité numérique, nous proposerons nécessairement une alternative à la reconnaissance faciale pour s’enrôler [sic]. Il y aura probablement une manière physique de s’inscrire, en se déplaçant au guichet – dans votre mairie, par exemple.” [Vous la voyez venir, avec ses gros sabots !]
Il semblerait que la pandémie du Covid-19 tombe à point nommé pour préparer la population à ce projet qui fait froid dans le dos. On rappellera tout de même que près d'un quart de la population française ne possède pas de smartphone.

Rappelons que dans une lettre commune, 80 associations, dont l’Observation des libertés et du numérique, craignant que ce nouvel avatar de la macronie ne bride quelques libertés essentielles, ont lancé il y a quelques mois un appel demandant l’interdiction de la reconnaissance faciale sécuritaire, que l’on peut lire sur le site de la Ligue des droits de l’Homme.

À demain, si vous le voulez bien  !
Et si vous avez loupé l’épisode précédent, cliquez ci-dessous

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