samedi 21 mars 2020

Se bouger les fesses pour leur botter le cul ! par Gérard Alle. (Journal d’un confiné # 4)

Gérard Alle est écrivain (romans, livres documentaires, essais), journaliste, réalisateur de documentaires (dont le très chouette Mon lapin bleu, que l’on peut voir ici). Il est confiné à Douarnenez. C’est aussi un ami. Un ami qui râle. Jamais trop. Toujours à bon escient. Notamment sur son blog, à la bien nommée rubrique Gérard râle.
Jean-Bernard Pouy, qui s’y connaît en rock’n roll et en bretonneries, a dit de lui : “À côté, David Bowie, c’est du kouing-aman pas frais.” C’est dire le sérieux, brut de granit, du bonhomme !

Gérard Alle vient de publier sur Facebook un coup de gueule à propos de la crise du coronavirus et sa gestion désastreuse et criminelle par le gouvernement français. Après deux épisodes du présent journal consacré aux soucis confinatoires de Mmes Slimani et Darrieussecq et aux prétentieuses leçons de Sylvain Tesson, je lui laisse la parole, ce qui va me permettre… de respirer un peu !

Se bouger les fesses pour leur botter le cul !
Imaginez... Après un mois, un mois et demi, ou deux mois de confinement, vous retrouvez vos potes... Je vous vois venir... La grosse cuite, la meulochée du siècle, la teuf d'enfer, on se roule des pelles, on danse, c'est la libération, on pleure de joie... OK, OK !
Mais alors, dites-moi... Le lendemain, on retourne au taf comme si de rien n'était ? Le doigt sur la couture du pantalon, on remet en route la machine de la croissance et du profit ? Pour que ces enfoirés continuent de se gaver et que ces incapables continuent de nous gouverner ? 
Je sais bien qu'on peut aimer son boulot, son rôle social, ses collègues, ses clients, voire ses patrons ou son député. Mais est-ce que ça ne vaudrait pas le coup d'utiliser toute cette énergie prête à déferler, de lâcher les chevaux en même temps, pour tout changer ?

Imaginez... Pendant ces deux mois, nous préparons un raz-de-marée, un tsunami. Et quand les mesures de confinement sont levées... Les beaux jours sont là. Nous déferlons par les rues. Nous occupons les places. Nous campons devant les lieux d'exercice du pouvoir. 
Le pays a été bloqué pendant plus d'un mois. Nous avons survécu. Etant donnée l'incurie de nos gouvernants, la casse des services publics et du système de santé, c'est un miracle. Les irresponsables au pouvoir disent qu'ils vont mettre la main à la poche. Ça ne suffit pas. On ne peut pas se contenter d'un zeste de charité. 
On n'est plus à quelques jours près. Alors, nous continuons à bloquer le pays jusqu'à ce qu'ils dégagent. Président, ministres, préfets...
Alors ?...  Imaginez... Commune partout ! 
Comme jadis la Commune de Paris, celle de Marseille, de Lyon ou de Narbonne. Commune partout pour reprendre en main nos destinées ! Comme en 1945, il faut reconstruire. Un nouveau Conseil national de la résistance met sur pied un programme social. Assemblée constituante. Vote blanc pris en compte. Elus révocables. Représentation par tirage au sort. Pouvoir décentralisé. Revenu universel. Service public conforté...
Et là, je te dis pas la fiesta !
À demain, si vous le voulez bien  !

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