lundi 11 mai 2020

Déconfinés déconfits : de la distanciation sociale aléatoire (Journal d’un déconfiné #57)

Lundi 11 mai 2020, premier jour du déconfinement.
Dans le RER tôt ce matin, des centaines de voyageurs, ouvriers, balayeurs, éboueurs, hommes de ménages, la plupart noirs de peau, se pressent et se serrent comme des sardines. Ce sont ceux que l’on appelle les “premiers de corvée”, par opposition aux “premiers de cordée” invoqués par le petit psychopathe de l’Élysée qui voit des tigres partout.
Au même moment (enfin, un peu plus tard, vous n’imaginez tout de même que ces gens-là mettront leur réveil à 4 heures du mat’ pour aller bosser, même s’ils sont déposés par leur chauffeur), le préfet de police Didier Lallement, la ministre des Transports, des Radars et des Cent Bornes indépassables Elisabeth Borne, la président de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et le préfet de Région Michel Cadot (qui n’a pas l’air d’un mauvais bougre et dont on aimerait que sa canne échoie à son collègue Lallement) jouent à la marelle gare de l’Est.
Et dans le métro, des pastilles viennent de faire leur apparition sur les sièges et strapontins interdits. Quant à Serge le Lapin qui, depuis des décennies, prévient les mômes qu’ils risquent de se faire pincer très fort s’ils mettent leurs doigts sur la portière, il vient d’être passé par profits et pertes, et d’être recouvert par le nouveau sticker à la mode.
Saint-Denis (93), 10 mai 2020. Soupe populaire (18h) / Dernière prune avant déconfinement pour posture statique (19h)

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