dimanche 2 octobre 2011

Catherine Fradier intente un procès aux éditions Après la Lune


Le 31 mai 2007, l'Opus Dei portait plainte en diffamation [lire ici] contre Catherine Fradier, auteur de Camino 999, et moi-même, son éditeur. Déboutée le 31 novembre, l'Opus Dei fera appel. Le 22 janvier 2009, la cour d'Appel confirmera le jugement du tribunal. Trois jours après cette superbe victoire (qui sauvera la vie des éditions Après la Lune) et une dizaine de jours après que je lui eus versé avec six mois d'avance plusieurs milliers d'euros de droits d'auteur, en signe de reconnaissance, Catherine Fradier m'apprendra par un coup de téléphone matinal qu'elle venait de signer un contrat chez un autre éditeur (Au diable Vauvert), me mettant devant le fait accompli, négligeant la clause d'exclusivité qui nous liait par contrat et, surtout, détruisant la confiance qui s'était installée entre nous depuis… 15 ans (depuis une soirée bien arrosée à la librairie Urubu de Valence, où j'étais reparti avec, sous le bras, ses premières nouvelles, lues, appréciées, disséquées…), et ce que j'avais naïvement pris pour une vraie amitié. Près de cinq ans plus tard, nous allons nous retrouver dans un prétoire, non plus côte à côte, mais face à face…

Par une assignation du 27 septembre 2011, Catherine Fradier m’intentait un procès pour non-paiement de droits d’auteur, me réclamant 2851,44 €, alors que je ne lui devais, et ce depuis deux mois, que 1.314,37 € (cette somme a été, depuis, très rapidement versée) et demandant la résilitation des deux contrats qui nous lient, La colère des enfants déchus  et Camino 999, dont elle prétend que je n’aurais rien fait pour les défendre. [Le premier, refusé par TOUS les éditeurs sauf moi, fut récompensé par le prestigieux Grand prix de littérature policière. Le second fut l’objet d’une forte médiatisation, à l’occasion du procès de l’Opus Dei, puis lors de l’obtention du prix Polar SNCF.]
Mme Fradier, refusant l’arrangement que je lui proposai, a préféré maintenir sa plainte. En guise de réparation, elle réclame aux éditions Après la Lune la coquette somme de 35.000€ (dommages et intérêts, réparation des préjudices subis, frais d’insertion dans la presse). Je demande pour ma part 10.000€ de dommages-intérêts pour procédure abusive. Ma défense sera assurée par Antoine Comte.
Cette assignation, choquante aussi bien sur le fond que sur la forme, est truffée de commentaires extrêmement blessants à mon égard, comme en témoigne l'ahurissant passage où il est fait état de mes activités militantes pour la dépénalisation du délit d'outrage. [lire ICI]
Le procès aura lieu le mardi 26 mars 2013 à 10h, devant la 3e chambre civile du TGI de Paris.
[Article mis à jour début 2013]

1 commentaire:

Delphine Cingal a dit…

La clause d'exclusivité n'a aucune valeur juridique. Par contre, je comprends que tu sois blessé par ce que tu considères comme une trahison. En ce qui concerne la défense de tes auteurs, en tant qu'organisatrice de festival, je peux témoigner avoir reçu des livres assez régulièrement, donc la façon normale pour un éditeur de soutenir ses auteurs. Certes, certains éditeurs, en plus, nous harcèlent au téléphone… ce qui est en général le meilleur moyen pour qu'on n'ait plus envie de voir leurs auteurs sur un festival! Donc, je pense que, à titre personnel, tu fais pour tes auteurs un travail convenable. Dans le cas de CF, tu as également mobilisé le banc et l'arrière-banc pour votre procès contre l'Opus Dei. Donc pub pour elle par la même occasion. Après, pour les questions financières, je ne suis pas spécialiste, mais j'ai pour habitude de dire que, si on veut être sûr d'avoir une avance, des droits payés régulièrement, il faut être publié chez un gros éditeur qui a du cash à gogo (et encore! voir les procès divers et variés intentés contre de gros éditeurs.) Courage!