La Llorona (la pleureuse, en espagnol), vieille légende mexicaine, évoque le chagrin, le désespoir, le deuil d’une femme abandonnée par son mari, qui met au monde deux fils conçus hors des liens du mariage. Prise au piège du retour soudain du mari, elle prend la décision monstrueuse de noyer ses enfants. Le remords la pousse au suicide. Commence alors une terrible expiation post-mortem. Pour la punir, Dieu la condamne à errer dans le vaste monde comme une âme en peine, pleurant ses fils.
Jayro Bustamante, dont c’est le 3e film, transpose la légende dans le Guatemala des années 82-83, pendant la dictature d’Efraín Ríos Mott, responsable de l’extermination de dizaines de milliers d’Indiens mayas, acquitté par la justice en 2003. Le coupable s’appelle ici Enrique Monteverde, général dénué d’empathie, retranché avec sa famille dans sa maison assiégée par les familles des victimes du génocide réclamant justice. La llorona vient hanter la conscience du tortionnaire et l’emprisonner dans un labyrinthe mental dont il ne pourra s’échapper, précipitant sa consumation dans la folie.
Ma critique de ce film magnifique sur Double Marge.
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