samedi 25 avril 2020

Mon cœur, mon cœur, calme-toi, ça va aller, on s’en sortira, par Anne Tardieu (Journal d’un confiné #40)

Le 25 avril 1974, au Portugal, la station catholique Rádio Renascença diffuse cette chanson de José Afonso. C'est le signal de départ de la « Révolution des Œillets » : aussitôt, de jeunes capitaines se soulèvent contre la dictature instaurée par Salazar, 48 ans plus tôt.
La suite, on la connaît – on peut se rafraîchir la mémoire sur le site Hérodote. Après quelques mois de turbulences, le pays va pouvoir reprendre sa place parmi les démocraties européennes. Quarante-six ans plus tard, alors que le gouvernement français  improvise, ment, réprime, patauge, s’avérant totalement incapable de gérer la pandémie de coronavirus, le Portugal, petit pays d’Europe, où la rentrée des classes aura lieu en septembre (par exemple), semble s’en tirer beaucoup mieux que beaucoup de ses pays voisins.
Portugal, 1974. Des capitaines, une chanson, des œillets / ConfinFrance, 2020. Toute séant posé sur un banc sera verbalisé.
En attendant de faire la révolution, et de virer à grands coups de pied au cul le gouvernement de guignols, de foutriquets et d’assassins qui nous a menés au désastre que nous connaissons, je partage le témoignage d’Anne Tardieu, Marseillaise, mise à l’amende (135 €) le 23 avril, et poursuivie pour outrage, pour avoir tenté d’empêcher des policiers de verbaliser sa mère de 88 ans, au prétexte qu’elle était assise sur un banc ! Et que, dans la ConfinFrance des Macron-Castaner-Philippe, la position statique est interdite. Tout comme il est interdit, en Macronie, de déployer sur le mur de sa maison la banderole d’utilité publique où est écrit MACRONAVIRUS : À QUAND LA FIN ?

Marseille, jeudi 23 avril après-midi.
Première contravention, ça se fête… Raisons invoquées / - Assise sur un banc avec une personne de 88 ans, plutôt fatiguée, avec quelques gros problèmes de motricité. (800 mètres de chez elle). Interdit de s'asseoir / - Dérogation écrite au crayon à papier. Interdit / La rencontre avec cette engeance bacqueuse a dégénéré assez vite. Des gros bras en brassard, censés nous apprendre la vie et la prévention. C'est vrai que nous sommes très connes, nous les vieilles, faut nous crier dessus car nous sommes sourdes, en plus de ne comprendre rien. Ah ! faut pas répondre, faut plier l’échine, leur tendre nos papiers et leur dire merci de nous protéger
Sous peine d'être traitée de « gauchiste, anarchiste, qui sans doute n'aime pas la police… »
Je finis par mal réagir quand ces bâtards veulent aussi dresser une contravention à la personne que j'accompagne qui, terrorisée, va leur donner sa carte d'identité. Je la lui prends, dis « arrêtons les dégâts ». C'est là, que le méchant frustré m'attrape par le bras, serre fort fort et pince.
Menaces en tout genre
Je finirai par lâcher : « Va te faire foutre ! »
Résultat contravention + rapport pour outrage, refus d'obtempérer.
Ouah ! Ce monde, j'en veux pas et non, dans ce cas, je ne peux rester calme et muette !!
Demain, rendez-vous médecin pour demander un certificat circonstancié pour bleus et grosse perturbation psychique.
Quand à la vieille dame que j'accompagnais, ma maman, un moment de stupeur et de tremblements.
Mon cœur, mon cœur, calme-toi, ça va aller, on s’en sortira.


Simple, pas chère : la pancarte que vous pouvez poser sur votre maison / Le coin du Professeur Cofinus.

LIRE : Plus terrible que le coronavirus, le macronavirus (Covid-22 à double souche outrage et rébellion


Si vous avez loupé les épisodes précédents :
Plus terrible que le coronavirus : le macronavirus (Covid-22 à double souche outrage et rébellion (#39) /Grands prédateurs. Charles Ruggieri et Sophie Boissard, fondateur et PDG des Ehpad Korian (#38) / “T’as voulu voir le salon” (Les Goguettes), le tube de l’été confiné (#37) / Macron, tes « jours heureux », tu peux te les mettre quelque part ! (#36) / Voyage (anxiogène) dans le métro avec Le Parisien sous le bras et un autre à portée de postillon (#35) / La prophétie du canard madré (# 34) / Le 11 mai, ça ne passe pas, M. Blanquer, par Laurine Roux, enseignante (#33) / Si les hôpitaux ont tant souffert, ce n’est pas la faute d’un pangolin, mais celle du gouvernement, par Iven, infirmier aux urgences (#32) Exclusif. Le classement « ConfinFrance » des préfets préférés de Castaner (##31)

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