jeudi 21 mai 2020

Georges-François Leclerc, le préfet-gugusse du 9.3 qui refuse que les habitants de Saint-Denis profitent de leur jardin public (Journal déconfiné #64)

Ce n’est pas moi qui le dis, mais l’Institut national de recherche sur les origines du crétinisme (INROC). Dans 87% des cas, les préfets deviennent préfets parce qu'ils ont beaucoup souffert pendant leur enfance, et que cette frustration les anime d’un puissant désir de revanche qui, ne nous voilons pas la face, n’est pas leur seul apanage ; on sait que le CRS, le garde mobile, le magistrat, le procureur, l’huissier de justice, et d’autres catégories de la population, qu’il serait fastidieux d’énumérer, doivent leur vocation à ce genre de choc traumatique, forcément douloureux, ce qui ne les exonère pas d’avoir choisi un métier aussi peu reluisant. Les 13 % restants se partageant entre la fascination narcissique pour l’uniforme (6%), le désir morbide de servitude (4%) et le désir de servir la Nation (3%).
Georges-François Leclerc, préfet de Seine-Saint-Denis – et, par la force des choses, MON préfet, puisque je réside dans ce département, qui se trouve être le plus pauvre de France métropolitaine et l’un des plus atteints par le Covid-19, en terme de létalité –, ne déroge pas à cette règle d’airain, quasiment inscrite dans la constitution du préfet – avec un ”c” minuscule, ne la confondons pas avec la Constitution, ce parchemin moisi sur lequel des générations d’hommes politiques s’essuient gaillardement les pieds depuis sa création en 1958 par feu Mon Général.
L’homme est devenu préfet pour se venger de quelque vilennie prépubère, après avoir, nous dit sa fiche Wikipedia, tenté de sortir la tête hors de l’eau en publiant des recueils de poésie sous pseudonyme – ô que nous aimerions les lire !

Outre qu’il est doté de l'une des plus belles têtes d’ahuris qui se puissent concevoir – j’allais écrire “abruti” mais je n’ai pas oublié la leçon de mon institutrice adorée Paulette Guichard me répétant : « Mon petit Jean-Jacques, considère-le comme un commandement citoyen : jamais, au grand jamais, tu ne te moqueras du physique des gens ! Tu me le promets ? »), ce gugusse, donc, qui alertait il y a peu le préfet de la région Ile-de-France sur ses craintes de voir la Seine-Saint-Denis sombrer dans les émeutes de la faim, était, avant d’être nommé en Seine-Saint-Denis, affecté dans les Alpes-Maritimes, où il se fit remarquer par sa politique répressive à l’égard des migrants venus d’Italie, défendus par l’agriculteur Cédric Herrou, qu’il poursuivit en justice pour injures publiques, après que celui-ci eût comparé sa répression des migrants dans la vallée de la Roya au traitement des juifs par le régime de Vichy. On se souvient que Cedric Herrou avait gagné son procès en appel.
Mais pourquoi, êtes-vous en droit de vous demander, s’exciter sur Georges-François Leclerc, obscur préfet sans épaisseur, ignorant jusqu’au fonctionnement d’une matraque, et qui ne figure même pas dans la liste des préfets préférés de Christophe Castaner – malgré quelques actions d’éclat depuis qu’il est arrivé en Seine-Saint-Denis ?
Soupe populaire à Saint-Denis, mai 2020

LIRE : Exclusif. Le classement « ConfinFrance » des préfets préférés de Castaner (17 avril 2020)



En voici la raison.
Après avoir, courant avril, autorisé les enfants handicapés à en fouler le sol, trois fois par semaine – ce dont on ne le blâmera évidemment pas –, Georges-François Leclerc refuse avec obstination que les Dyonisiens puissent prendre l’air du Parc de la Légion d’Honneur de Saint-Denis (où la probabilité d’y attraper ou d’y inoculer le coronavirus est de l’ordre de 0,000000000001%) alors qu'il a autorisé l’ouverture du parc voisin de La Courneuve (où a lieu la fête de l’Humanité), et que la chaleur caniculaire s’est installée dans notre ville, dont on sait que la promiscuité, l’exiguïté des habitations, la précarité sociale et alimentaire, etc., la rendent encore plus pénible, en ces temps de déconfinement très “relatif”.

Le Journal de Saint-Denis
Voici donc pourquoi je me permets de dire à ce monsieur :
« Eh, mec, c’est pas parce que tu passes ton temps à crever de chaud dans ton ridicule uniforme qu’il te faut infliger une double peine aux habitants de Saint-Denis, qui ont versé un lourd tribut à la pandémie du Covid-19, et qui aimeraient bien, tout simplement, PRENDRE L’AIR loin des bagnoles ! Parmi les habitants de Saint-Denis, dont tu te contrefous, ce qui n’est pas bon pour ton karma, il y a des milliers d’enfants qui aimeraient courir dans le grand parc de la Légion d’Honneur. Le fait d’avoir eu une enfance malheureuse ne t’autorise pas à te venger sur ces pauvres gamins ! Ni sur les autres habitants de Saint-Denis, dont je fais partie !
NB. Si tu lis ces lignes, Georges-François, clique sur le lien ci-dessus, tu constateras à quel point ta décision est empreinte d’une kolossale bêtise. Comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, il est encore temps de revenir sur ta décision aberrante et criminelle. Cela serait bon pour ton karma et ferait de toi une être d’exception dans cette grande famille des crétins de la République qu’est la caste des petits préfets élevés sous la mère Beauvau. »
Tribune de David Belliard, conseiller écologiste de Paris

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