Jeudi 4 février. Ligne 13, métro Carrefour Pleyel, 17h40 et des brouettes.
La rame est bondée de chez Bonduelle (version ”petits pois”, surpassant la version ”sardines" chère à Parmentier, enfonçant la version ”thon" de Petit Navire).
“Mesdames et messieurs, suite à un bagage oublié [oublié, et non pas abandonné, ni suspect, ce qui suppose qu'on est à peu près certain, à 99,999999 %, que le bagage n'a pas été déposé par un Daechien enragé, mais plutôt oublié par un étudiant déprimé] à la station Saint-Denis Université, nous vous invitons à descendre. Reprise du service vers 18h45.”
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la grandiose ligne 13, entre Carrefour Pleyel et Université, il y a deux stations : Porte de Paris (où je crèche) et Basilique. À chaque fois qu'un bagage est abandonné dans le secteur, va savoir pourquoi, c'est presque toujours au métro Université qu'ils le sont (en tout cas, les 4 fois en 5 semaines où j'en ai été le témoin), la RATP, plutôt que de faire rouler les trains jusqu'à Porte de Paris (ou un tiers des voyageurs restant descendent), les arrête systématiquement à Carrefour Pleyel.
Essayons de trouver une raison à cette fantastique imbécillité.
Sept hypothèses me viennent à l'esprit.
1. Dans un souci de pérenniser l'adage “Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?”, cher à l'administration française (qui surpasse en ce domaine l'ensemble des Nations, on ne le dit pas assez).
2. Pour faire bien chier les voyageurs.
3. Pour rentabiliser les bus de la ligne 255, dans lesquels s'engouffrent (j'ai compté) jusqu'à 63 passagers par fournée, dans pareilles circonstances.
4. Pour rentabiliser la collecte des PV pour non-respect du couvre-feu effectuée par les vaillantes Brigades de vigilance Lallement, à Carrefour Pleyel.
5. Parce que les rames de métro ne peuvent pas faire demi-tour à Porte de Paris ou à Basilique.
6. Pour faire remonter le 9.3 dans le classement interdépartemental des clusters (où il en a beaucoup perdu, ces derniers temps).
7. Last but no least, la version subliminale. Pour ancrer dans la tête des braves gens que la présence répétée de bagages abandonnés dans la ville où furent délogés les terroristes du Bataclan (où vit, par ailleurs, une densité étonnante d'Arabes et de pas Français) justifie, pour une part, le vote de la loi contre le Séparatisme islamiste défendue par Darmanin.
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