dimanche 10 mai 2020

Les 55 jours du pékin (Journal d’un confiné #55)

Quand Nicholas Ray s’attaque au tournage des 55 jours de Pékin, en 1962, il ne sait pas qu’un accident cardiaque le terrassera sur le plateau du tournage et que ce sera son dernier film (terminé par Andrew Marton). Il mourra 17 ans plus tard, en 1979, d’un cancer des poumons. Les derniers semaines de sa vie, filmées par Wim Wenders, ont donné lieu au très émouvant Lightning Over Water, sorti en France sous le titre Nick’s Movie. 41 ans plus tard, 68 millions de Français passent 55 jours en résidence surveillée, avant d’être autorisés, le 11 mai, à vaquer à certaines occupations. Début d’un long, très long-métrage, où chacun jouera son propre rôle. Un film  interminable, qui ne sera jamais tourné et ne sortira jamais en salles : Les 55 jours du pékin.
Ce changement de paradigme (du moins en apparence, avec un gouvernement aussi obsédé par une répression qu’on pourrait presque qualifier d’endémique) renvoie au titre d’un excellent roman de Jim Thompson, Liberté sous condition, qui inaugurera en 1986 la collection Rivages Noir créée par François Guérif.
Demain, donc, on ferme ce journal, qui m’a occupé pendant beaucoup, beaucoup de temps, et que je vous remercie d’avoir suivi si nombreux.
L’Ange exterminateur / Rebel without a cause – La Fureur de vivre / Nick Ray dansant avec la bellissime Zsa Zsa Gabor
Enfin, pas tout à fait, car trois papiers sont encore au marbre (comme on disait autrefois). Le premier, Extinction du domaine de la foule, paraîtra le 12 mai. Le 2e, M. Blanquer, l’homme à la face d’endive mal décongelée qui faisait peur aux enfants (aux enseignants, aux parents et aux soignants) le 14 mai. (Il est à peine commencé et j’ai besoin de reprendre des forces.) Le 3e, qui parlera d’un truc trop long à expliquer ici, un peu plus tard.
Je ne saurais trop vous conseiller, si ce n’est déjà fait, de voir ou revoir L’Ange exterminateur, le chef d’œuvre confinatoire, confinant à la prophétie, de Luis Buñuel.

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