Pas un jour, pas une minute ne passent sans que parviennent à nos oreilles confinées et déconfites une histoire consternante. Au pays de Macron, l’absurdité, l’ubuesque, l’abus d’autorité, la bêtise crasse, la violence du pouvoir inversement proportionnelle à son efficacité règnent en maître. Dans cette ®ConfinFrance en train de craquer sous toutes ses coutures, partout des individus stupides, malfaisants, ignobles ajoutent à l’incompétence, déjà phénoménale, de nos gouvernants et de leurs exécutants (policiers, gendarmes, magistrats, préfets), derniers remparts pour maintenir au pouvoir le petit Rastignac de la Somme en roue libre et en coma artificiel.
Chaque jour, chaque minute, les masques tombent. Ce qui est une façon de parler puisqu’il n’y a… pas de masques. Et comme il n’y en a pas, et que la pléthorique administration de Santé est totalement incapable de palier au problème, partout les petites mains s’attèlent à la tâche. Fabriquer des masques est devenu la grande cause nationale. En 1914, la Française était expédiée en usine pour fabriquer des obus pendant que l’époux allait se faire trouer la peau pour les industriels. Cent-six ans plus tard, alors qu’un gouvernement digne de ce nom aurait, depuis deux mois, nationalisé et remis en route la très performante usine de masques de Plaintel (Côtes d’Armor), la Française se fait couturière pour endiguer la catastrophe. À Meaux, un collectif de petites mains s’est même baptisé Les Couturières de la Marne. Une activité supposée faire l’unanimité ? Non, justement ! Quelque part en ®ConfinFrance, un corbeau vient de dénoncer une activité selon lui coupable en frappant, de ses mains gantées d’un noir corbeau [pardon pour cet oiseau génial qu’est le corbeau !], à la porte de la préfecture…
– Toc-toc.
– Oui, entrez !
– Non, j’ai pas le temps, j’ai du monde à table. Je vous ai glissé un petit mot sous la porte
– Comment, vous n’êtes pas confiné ?!?
– Non. Juste con fini, ah, ah ! Allez, bonne lecture, M. le préfet !
– Toc-toc.
– Oui, entrez !
– Non, j’ai pas le temps, j’ai du monde à table. Je vous ai glissé un petit mot sous la porte
– Comment, vous n’êtes pas confiné ?!?
– Non. Juste con fini, ah, ah ! Allez, bonne lecture, M. le préfet !
L’histoire se passe dans une localité de Maine-et-Loire, Louresse-Rochemenier, connue pour ses habitations troglodytes (et le cerveau troglodyte d’au moins un de ses habitants). La douceur angevine fait de ce charmant patelin de l’ouest de la ConfinFrance un endroit où il fait bon vivre. Et où il y ferait encore meilleur si n’y sévissait un corbeau. Alors que j’étais en train de mener ma petite enquête de mon poste de confinement et que ce document me mettait sur la piste du criminel, voilà que l’histoire est racontée dans Le Courrier de l’Ouest, ce qui va me faciliter la tâche.
Si vous aimez les corbeaux, il y a foison de vidéos !
Amandine L., couturière, décide de mettre son temps et son talent au service de la collectivité. Avec une de ses élèves, Manuella, elle fabrique à tour de bras, de piqûres et de pédale des centaines de masques. Un courrier distribué dans les boîtes à lettres de cette commune de 800 habitants informe la population que des masques sont à leur disposition. Mais cette louable intention déplaît fortement à notre corbeau, qui dénonce en préfecture un “tract politique” ! Raison de cette dénonciation ? Le mari d’Amandine fait partie de la liste qui a mis en ballotage défavorable l’actuel maire de la commune, un certain… Alain Jobard (ça ne s’invente pas !), dont on comprend mieux qu’il ne se soit pas porté au secours de la couturière.
On s’abstiendra de tout commentaire sur l’attitude de la préfecture et de la gendarmerie dans ce Clochermerle en pays d’Anjou : au temps du Covid-19, on sait que ces administrations ont plus urgent à faire que de mettre leur autorité au service de la population. Il y a panique à la capitale ! Comme le disait si bien Louis Guilloux dans son chef-d’œuvre Le Sang noir : « Anjou ! Feu ! »
Si vous avez loupé les épisodes précédents :
Mon cœur, mon cœur, calme-toi, ça va aller, on s’en sortira, par Anne Tardieu (#40) / Plus terrible que le coronavirus : le macronavirus (Covid-22 à double souche outrage et rébellion (#39) / Grands prédateurs. Charles Ruggieri et Sophie Boissard, fondateur et PDG des Ehpad Korian (#38) / “T’as voulu voir le salon” (Les Goguettes), le tube de l’été confiné (#37) / Macron, tes « jours heureux », tu peux te les mettre quelque part ! (#36) / Voyage (anxiogène) dans le métro avec Le Parisien sous le bras et un autre à portée de postillon (#35) / La prophétie du canard madré (# 34) / Le 11 mai, ça ne passe pas, M. Blanquer, par Laurine Roux, enseignante (#33) / Si les hôpitaux ont tant souffert, ce n’est pas la faute d’un pangolin, mais celle du gouvernement, par Iven, infirmier aux urgences (#32) / Exclusif. Le classement « ConfinFrance » des préfets préférés de Castaner (#31)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire