vendredi 30 octobre 2020

Désobéissance civique contre l’assignation à résidence. Comment aider efficacement nos libraires

Le présent coup de gueule fait suite à un commentaire d’un ami écrivain sur la page FB d’un autre ami écrivain.

Photo Nantes Révoltée. Librairie L’Invit’à Lire, 12, rue du Château-Landon, 75011 Paris

J’écrivais : Je pense que la seule chose un peu efficace, et assez simple à organiser, serait un acte de désobéissance civique général des libraires, et de leurs clients, etc. Ils ne pourraient pas arrêter tout le monde. On a applaudi les infirmières à 20h, on pourrait tout à fait imaginer un truc similaire, par exemple : ”Il est 18h, je remplis ma petite attestation ”acheter des produits de première nécessité" – ce que sont les livres –, et je rends visite à mon libraire."

À quoi il me fut répondu : Bien sûr, vous raquerez les amendes que les flics colleront au libraire.

Avec un serrement de cœur pour le grand monsieur qu’était Alain Rey, qui ne connaîtra pas l’épilogue [emprunt (1339-1348) au latin epilogus, du grec epilogos “péroraison”, composé de epi (= épi) et de logos (= logue)] du traumatisme qui nous est infligé, je réponds ceci :

Crédit photo Caroline de Benedetti, Nantes.

Je suis personnellement très frappé, et un peu désespéré aussi, par le manque total d'imagination (et de courage ?) qui sévit en ces temps merdouilleux. Et je doute fort que ce soit avec des arguments à la noix, du genre : “le prix Goncourt, ayant délibéré avec le chat de Didier Decoin, attendra la fin de l’enfermement non médicalisé pour annoncer le nom de son lauréat, gna-gna-gna…” qu'on fera avancer le schmilblick !

Trente, quarante, cinquante personnes devant 300 librairies à la même heure tous les jours, munies de leur autorisation de sortie (très faciles à bidouiller), etc, ça aurait vraiment de la gueule. Marre des pleurnicheries : désobéissance civique ! Il ferait beau voir, Simone (ah, ah !) que les CRS balançassent de la lacrymo dans les librairies. Il n'y a que comme cela qu'on arrivera à faire reculer les débiles profonds criminels qui nous gouvernent ! (Personnellement, oui, je suis prêt à filer un peu de fric à mon libraire (que je ne “tague“ pas ici car il n'est pas sur FB), au besoin. Et encore davantage à empêcher les flics de rentrer dans ladite librairie (vu que c'est la plus petite librairie de Paris, il y aurait matière à littérature). Mais je doute que si telle opération se mettait en route, les fantoches qui nous gouvernent auraient les couilles d’ordonner la fermeture administrative de librairies.

N’étant qu’un escrivaillon moins connu pour ses bouquins (presque tous absents des librairies) que pour ses coups de gueule, pétitions et autres prises d’assaut de l’Elysée, je n’ai hélas pas la notoriété pour lancer une telle opération, qui, j’en suis certain, serait bien plus efficace que tous les appels dans le désert, aussi sympathiques et sincères soient-ils, qui fleurissent actuellement (et qui n’auront aucun effet car Castex et sa bande conchient la culture chaque matin en faisant leur petit caca). Ce serait marrant de connaître l'avis de gens comme Pennac, Jardin, Musso, Piccouly, sur ce sujet. Rien que d’imaginer la gueule enfarinée de Mâme Bachelot qui-gâgne-moins-bien-sa-vie-depuis-qu'elle-est-payée-à-rien-foutre-rue-de-Vallllois, j’en salive… 

Voilà. Je pose cette idée sur la table. À bon entendeur…

Depuis, plusieurs libraires (Bulles, au Mans, Tschann, à Paris, Place Ronde, à Lille), sont entrées en résistance, affirmant qu’elles ouvriraient leurs portes pendant le confinement. À suivre.


 LIRE. 
La prophétie du canard madré

 LIRE. Les grandes questions survivront-elles au Covid-19 ?

lundi 26 octobre 2020

François Braud encense ”L’Esprit Bénuchot” sur Bro Blog Black

François Braud, qui présida aux destinées du légendaire festival Polar de La Roche-sur-Yon (où je fis la connaissance, en 1990, des sieurs Pouy, Raynal, Lebrun, Chevron et Robin Cook), de la revue Caïn  (où je sévissais sous le pseudo Johnny Boxeur), et des éditions de La Loupiote, m’a demandé quelles étaient mes ZAD (zones à défendre). Mes réponses (fournies avant le grand enfermement du Covid-19) sur son blog BRO BLOG BLACK.

Dans ce même papier, voici ce qu’il écrit à propos de L’Esprit Bénuchot (roman fusillé par son éditeur en 2006, ressuscité lors du Printemps bénuchot en 2019, puis re-disparu [on peut l’acheter ici], dont le foisonnant site est provisoirement HS, suite à un problème technique).

Il est des affirmations troublantes. Celles qui sèment plus qu’elles ne récoltent parce qu’elles assènent une vérité déguisée en mensonge mais, au fur et à mesure, qu’elles vous hantent, vous squattent, vous taraudent, elles se révèlent être, en fait, des mensonges grimés en vérité. Sûr de vous, vous finirez par douter. Avec le sentiment de vous mordre la queue alors que vous n’y arrivez pas, vous le savez, vous avez essayé, jeune.

« Le jour se lève et c’est déjà la nuit. », page 180, en est une. Je ne vois pas le temps passer, disait le poète. Le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle l’avait précédé l’autre. On a beau la retourner dans tous les sens, cette sentence assénée par le père Bénuchot avant que de s’évaporer reste un mystère. Pour nous et surtout pour Jules Bénuchot, qui a définitivement basculé dans la dernière partie de sa vie, sans en oublier toutes les autres : celle où il fut chauffeur de taxi, celle où il collectait dans de petits carnets noirs la grande aventure humaine grâce à des témoins qu’il choisissait, celle où la physique quantique a bouleversé son existence, celle où il changeait le destin d’une vie… Changeait ? À 82 ans, il n’a rien renié, rien oublié, et il vit encore afin de bousculer la vie de Léa jeune artiste en herbe à qui il demande d’écrire sa biographie.
Car à la question : « Y a-t-il une vie avant la mort ? » (page 175), Bénuchot a déjà répondu. Mais toutes les unes, tous les autres, cette marée humaine qu’il a croisée, qu’il croise, qu’il croisera, y a-t-elle répondu ? Y a-t-elle elle-même pensé ? Et vous ?
Avec L’esprit Bénuchot, Jean-Jacques Reboux a pondu [S]a vie mode d’emploi, affirmait Jean-Bernard Pouy. C’est en réalité moins que ça et plus que ça. Plus, car Bénuchot est un arpenteur de Paris qui court d’artères en boulevard et de rue en ruelle et ne vit que loin de son immeuble. Moins, car Bénuchot ne s’intéresse pas aux détails mais aux courbes, trajectoires, cassures de la vie et leurs interférences, leurs parallélismes, leurs paraboles.


Perec avait écrit une tentative d’épuisement exhaustive, Reboux un essai d’embrassement (embrasement ?) intuitif.
Bénuchot c’est l’homme qui se souvient pour mieux oublier ou qui oublie pour mieux se souvenir. C’est surtout celui qui profite du hasard et qui l’attire.
C’est foisonnant, drôle, profond, dérision dérisoire de la vie, hymne à la liberté, coup de pied au cul aux aigris. Bénuchot est un passeur. Reboux un conteur.

dimanche 18 octobre 2020

Giambattista Bodoni ou la métaphysique de la typographie, tendance négative

 J’ai toujours été un grand hésitant. Sans doute est-ce dû au fait de porter deux prénoms. Un jour Jacques, le lendemain Jean. Le jour Gros-Jean comme devant, la nuit à faire le Jacques. À moins que cela ne soit dû à ma grand-mère Marie-Louise, qui hésitait toujours, quand elle sarclait le bourrier, entre les planches de salade et les rames de haricots. Peu importe la cause, nous ne sommes pas au divan. Mais cette obsession maladive de la “valse-hésitation” n’est pas sans charme. Cela permet à l’esprit de faire le vide, d’apporter un peu d’air à des problématiques a priori irréductibles alors qu’elles coulent le plus souvent de source. Le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Au fond du puits (ou du seau, si on n’a pas les moyens), pourvu qu’on les laisse respirer, les vérités les plus intransigeantes (parfois si trompeuses qu’on en arrive à se demander si l’on n’a pas été victime d’un faussaire prodigieux) se libèrent de leurs scories. Et c’est le grand moment de la dé-brouille ! La route défile, l’horizon s’étale jusqu’à l’infini, on n’est pas loin de penser qu’on a franchi le mur de la lumière. Et tout à coup, c’est l’horizon des événements, comme disait ma grand-mère Pauline quand ses mains cuivrées ouvraient la porte du four sur un plat de pommes cuites croustillantes (qu’il nous arrivait d’accompagner d’un vin chaud). À moins que ces mots aient été prononcés par quelqu’un d’autre ? Un affreux doute m’assaille. Le trou noir. Comme dirait Roger Penrose, brillant prix Nobel de physique 2020.

Devant moi, une figure géométaphysique à cinq branches. Ni pentagone, ni pentacle. Cinq voies s’offrent à moi. Leurs voix, hélas, ne sont pas parvenues jusqu’à nous ; nous restent les mains, rapportées par les peintres. Cinq noms prestigieux. De gauche à droite : William Caslon (1692-1766). John Baskerville (1706-1775). Claude Garamont (1499-1561). Firmin Didot (1764-1836), Giambattista Bodoni (1740-1813). À eux cinq, ces créateurs de génie ont donné au plomb ses lettres de noblesse, et à l’imprimerie sa quintessence, en inventant, de mon point de vue, les cinq plus belles polices typographiques de la galaxie Gutenberg. 

Oui, mais voilà : entre les cinq, il me faut choisir. De ces cinq bijoux typographiques – dont je possède quelques casses, acquises dans les années 1980, à l’époque où j’éditais une revue de poésie, ainsi qu’une presse à épreuves, achetée à l’imprimerie Kiéné, rue Adélaïde Delahaye à Bagnolet –, lequel sera l’élu ?

L’élégance noble du caslon me ravit. La rondeur tout en retenue du baskerville me séduit. La fluidité farouche du garamond (avec un “d”, la maison n’admet pas les coquilles) m’émeut. Le mélange de finesse et de dureté du didot me donne le frisson. Le classicisme limpide du bodoni me fait fondre (comme un plomb).


Mais pourquoi diantre, me direz-vous, ce choix cornélien ? A-t-il décidé de prendre des cours du soir de linotypie (avec le couvre-feu, ce ne serait guère raisonnable) ? De s’inscrire au Cercle des amateurs de soldats de plomb (où les impétrants se doivent de répondre à un tortueux questionnaire sur l’élément atomique 82) ?

Rien de tout cela. La vérité n’est jamais là où on l’attend. Une petite maison d’édition, Tendance Négative, vient de me passer une commande étonnante, qui risque de bouleverser ma vie d’écrivain, bien décidé, depuis le désastre Bénuchot, que plus jamais, au grand jamais, je n’écrirais de fiction – ce truc qui vous fait vibrer quand vous l’écrivez, et qui vous rend fou de rage quand votre éditeur fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne trouve pas votre bouquin en librairie. Ce qui fut mon cas avec des éditeurs aussi méconnus que Flammarion, Le Masque.

Le rapport avec la typographie ? Tendance Négative, maison d’édition atypique, qui a publié en quatre ans cinq livres (des livres époustouflants !), vient de lancer une collection de polar qui s’intitulera, attention les yeux ça pique, “Que fait la police?” La police typographique, bien entendu. Principe de la collection : l’auteur choisit une police, dans laquelle le livre sera imprimé, et qui sera le nœud de l’intrigue.

Après mûre réflexion, j’ai jeté mon dévolu sur celle de Giambattista Bodoni, le Mozart de l’imprimerie de Parme, qui imprimera des ouvrages en 155 langues, auteur d’un Manuel de typographie qui fit autorité, et dont je possède une casse de caractères (corps 12), avec lesquels je me souviens avoir fabriqué en 1981 le premier recueil de poésie imprimé sur papier hygiénique (authentique). On comprend pourquoi je n’ai pas pu refuser l’alléchante proposition de Clément Buée, graphiste très inspiré de Tendance Négative. (Et je ne dis pas ça parce que le quatuor présidant aux destinées de la maison m’a fait un pont d’or pour entrer dans son catalogue…)

Pourquoi ce choix ? Pour répondre, il faudra lire le roman “Qui veut la peau du préfet de police ? qui racontera la chute du préfet de police de Paris (dont j’ai déjà parlé dans mon journal déconfiné, ignorant que m’incomberait la tâche de raconter sa biographie non autorisée), avec des révélations palpitantes sur sa jeunesse, qui feront jaser dans les chaumières de la maison Poulaga. Vous n’imaginez pas tout ce que ce pauvre homme a enduré pour être devenu aussi méchant !

Qui veut la peau du préfet de police ?

Sortie en librairie : mai 2021.

samedi 17 octobre 2020

Tous dans la rue en bas de chez soi à 21h pour braver le couvre-feu et gripper la mécanique répressive de Macron !

Photo Rouen dans ma rue

Après la grande assignation à résidence présentée aux Français sous le vocable « confinement », près de 20 millions de Français, 30% de la population (Paris, Ile-de-France et 8 grandes villes), rejoints une semaine plus tard par 38 autres départements, ce qui porte la jauge de l’enfermement à 46 millions) se voient interdire de sortir de chez eux de 21h à 6h, pour une durée minimum d’un mois, susceptible d’être reconduite. Cette fois, pas de précaution oratoire : celui que le spécialiste des trous noirs Jean-Pierre Luminet nomme « le dingue de l’Elysée », plutôt que de nous infliger un « enfermement nocturne » aux consonances par trop psychiatriques, n’a pas hésité à utiliser l’expression guerrière de « couvre-feu », rappelant les souvenirs douloureux de l’Occupation nazie, de la guerre d’Algérie [fâcheux “hasard”, il démarre le jour anniversaire du 17 octobre 1961, quand, sous un sinistre couvre-feu, la police de Papon envoya 400 Arabes dans la Seine] et, dans une moindre mesure, celui qui suivit les émeutes des banlieues de 2005.

Chacun aura compris que cette mesure, scientifiquement stupide, humainement insupportable, économiquement destructrice, historiquement déplacée, qui entre en vigueur le 17 octobre 2020, prolonge la batterie d’injonctions vexatoires, sur le mode « Surveiller et Punir », adressée par un Pouvoir dont le plus ardent désir est de faire payer au peuple français une responsabilité dont il n’est pas redevable dans cette crise sanitaire où l’incurie, la faillite et l’absence de compassion des autorités de santé ont été totales.

Un couvre-feu qui sonne comme une déclaration de guerre

On se dispensera de rappeler qu’au lieu de profiter de l’été pour améliorer les capacités hospitalières en matière de lits de réanimation en prévision d’une deuxième vague du Covid-19 [principale raison invoquée pour justifier ce couvre-feu] et montrer par des actes forts aux personnels des hôpitaux que leur efficacité, leur dévouement, leur générosité avaient été bien entendus, le gouvernement, après avoir programmé 65 millions d’euros pour l’achat de 89 blindés (à 700.000 € pièce) destinés à la gendarmerie mobile et à écraser les révoltes à venir, vient d’augmenter le budget de la police de 325 millions d’euros et d’annoncer des primes pour les « nuiteux » (dont les 12.000 flics chargés de surveiller le couvre-feu), sur fond d’état d’urgence sanitaire reconduit en catimini par 26 godillots LREM (19 voix contre), dans un Palais Bourbon presque vide.

Ce couvre-feu sonne comme une déclaration de guerre, sur fond de politique de la peur et de liquidation des libertés publiques, dans une France (pour prendre un exemple scandaleux parmi d’autres) où des instituteurs ne sont même pas prioritaires pour passer un test de dépistage, y compris lorsque des cas de Covid-19 sont détectés dans leur classe… Au prétexte de « sauver le dispositif de traçage des cas-contacts », à défaut de juguler l’épidémie, Macron et son glacis totalitaire d’énarques veulent nous empêcher de vivre, de respirer, de nous distraire, de nous cultiver. Ces gens-là ont perdu tout sens de l’humanité. La seule chose qui compte pour eux, c’est le travail, l’économie. La seule peur qui les anime est celle de la récession. Le seul vertige qui les saisit celui de la décroissance. Sauf quand, dans un accès de cynisme ahurissant, ils laissent crever l’hôtellerie, la restauration, la culture, etc.

Face à tant d’imbécillité criminelle, que faire ?

Déprimer chez soi en regardant crever nos théâtres, nos cinémas, nos bars, nos restaurants (et tous les gens qui en vivent et les font vivre) ? Se résigner à vivre en serrant les dents dans un pays qui se tient sage (pour reprendre le titre du formidable film de David Dufresne sur les violences policières, actuellement à l’affiche) ?

Pour braver le couvre-feu : une méthode simple, pratique, agréable, susceptible de gripper la lessiveuse répressive des Lallement et des Darmacron

Pendant le confinement, on nous avait cordialement invités à applaudir les personnels soignants à nos fenêtres, à l’heure où le vampire de la rue de Ségur égrenait les morts à la télévision. Pour lutter contre le couvre-feu, et dire non à ce gouvernement de Versaillais obsédés de mise au pas et de répression, il existe une solution simple, pratique, agréable, susceptible de gripper la lessiveuse répressive des Lallement et des Darmacron, et qui vous offrira la possibilité géniale de vous faire des amis : chaque soir à 21 h à partir du 17 octobre et jusqu’à ce que prenne fin cette abomination mortifère, sortez de votre appartement, de votre maison, postez-vous, masqués et statiques (qu’on ne vous accusât pas de manifester sans autorisation !) sur votre bout de trottoir, et là, manifestez-vous, faites du bruit, criez, discutez, hurlez, gazouillez, imitez le cri de vos animaux préférés, tapez sur des casseroles, chantez à gorge déployée, par exemple ce refrain, emballant, primesautier, des Gilets jaunes :

On est là, on est là !

Même si Macron ne veut pas nous on est là !

Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur

Même si Macron ne veut pas, nous on est là !

Vous craignez de vous voir infliger une amende de 135€ ? Laissez donc vos papiers à la maison ! Il ferait beau voir que les « forces de l’ordre » embastillassent en garde à vue tout un pâté de maison, toute une rue, voire un quartier si cette manifestation de mauvaise humeur dans la bonne humeur venait à être contagieuse. Et il sera, de toute façon possible aux personnes qui le souhaiteront de réintégrer leur immeuble, au cas où les préfets enverraient la cavalerie pour châtier les contrevenants !

Quant aux 47.000 millions de personnes ne vivant pas dans les zones de guerre concernées, il va de soi qu’elles sont cordialement invitées à se joindre au tapage. Un tapage qui, s’il prenait l’ampleur souhaitée par les millions de nos compatriotes qui n’en peuvent plus de ce Pouvoir mortifère, méprisant, criminel – rêver sans prendre le risque de se faire crever les yeux reste possible en France – pourrait conduire à la destitution du petit homme taillé dans l’acier froid, coupant, de la banque, de la morgue et des ors de la rue Saint-Honoré.
À l’heure où Sarkozy vient d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs », il n’est que temps de crier « Macron, destitution ! »

À l’heure où le malfaiteur Sarkozy (père spirituel de Darmanin et maître à penser de Macron, rappelons-le) vient d’être mis en examen pour « association de malfaiteurs », il n’est que temps de crier « Macron, destitution ! »

Pour rappeler comment ce gouvernement remercie son personnel soignant, évoquons le sort de Maré Ndiaye, aide-soignante à Mulhouse, et Farida Chikh, infirmière à Montrouge, poursuivies par la justice pour avoir crié leur colère, et dont les procès pour outrage et rébellion (en appel pour Maré Ndiaye) auront lieu en 2021. À cette occasion, signez (c’est important) la pétition demandant la dépénalisation du délit d’outrage, qui sera remise au printemps aux autorités exécutives, judiciaires et policières, dans le but d’appuyer une proposition de loi à l’Assemblée avant la fin du quinquennat Macron.

Hervé ÉonJean-Jacques Reboux

16 octobre 2020

mardi 13 octobre 2020

Plan Schiappa de lutte contre la délinquance : le courrier que Pôle Emploi va adresser aux dealers !

Dans une interview au Figaro du 11 octobreMarlène Schiappa, l’opiniâtre ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, dévoile les grandes lignes de sa nouvelle stratégie de prévention de la délinquance. Indemnités financières pour les jeunes impliqués dans le trafic de drogue, prévention de la délinquance dès l’âge de 10 ans, lutte contre la prostitution des mineurs, la ministre prépare un plan “choc” de 40 mesures, avec comme objectif, excusez du peu, “d’empêcher les mineurs d’entrer dans la spirale du crime”.

De ce plan ambitieux, une mesure phare se dégage : le travail alternatif payé à la journée (TAPAJ), inspiré d’un dispositif créé par nos cousins québécois. Assurant que cela donnera [aux jeunes] le goût de l’effort, le goût du travail, la ministre ajoute : “C’est un programme d’insertion global qui s’adresse aux 16-25 ans en situation de grande précarité et qui leur propose d’éviter ce risque de basculement vers la délinquance en leur proposant des activités rémunérées à la fin de la journée.”

Concernant le délicat problème du trafic de stupéfiants, véritable serpent de mer de la société française, Marlène Schiappa ajoute : “Face aux dealers, il s’agit de proposer un contre-modèle.” Ce que la ministre omet de préciser, c’est qu’elle ne compte pas s’en tenir à des actions envers les jeunes impliqués de façon auxiliaire dans le trafic de drogue, dans des tâches subalternes mais indispensables au bon déroulement de l’activité (les fameux “guetteurs”)Les dealers ne seront pas oubliés ! Comment ?

Ayant gardé, depuis un fameux ”stage du lendemain” (2006, époque ANPE), quelques contacts utiles dans cette institution (consolidés depuis que j'ai publié ce papier (avril 2018) sur une aberration structurelle de l’agence, je suis en mesure de vous livrer, en exclusivité, le courrier que Pôle Emploi s’apprête à envoyer aux jeunes dealeurs qui seraient désireux d’abandonner les voies du commerce clandestin de la drogue (lucratives, mais où l’on risque sa vie) et de rentrer dans le rang, tout en continuant à exercer leur savoir-faire.

EXCLUSIVITÉ !

Le courrier de Pôle Emploi aux dealers

vendredi 2 octobre 2020

”Un pays qui se tient sage”, le documentaire de David Dufresne sur les violences policières

« Le Pouvoir ne souhaite pas que les gens comprennent qu’ils peuvent provoquer des changements. » écrivait au siècle dernier le linguiste Noam Chomsky. Vingt-cinq ans plus tard, on ajoutera : « Et il fait en sorte que les gens qui seraient tentés de provoquer ces changements, ou simplement d’exprimer publiquement leur désaccord avec les gouvernants, en soient empêchés. Par tous les moyens… »
Lesquels moyens consistent en une force publique qui n’a rien à voir avec celle évoquée dans l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 – et dans le présent film par la juriste Monique Chemillier-Gendreau –, étant donné que la liberté de manifester, énoncée dans l’article 10 de ladite Déclaration mais non inscrite dans la Constitution, n’existe plus de facto depuis le printemps 2016, date à laquelle l’État, sous la magistrature de Hollande, la houlette du sinistre dégauchi Valls et de Cazeneuve, instaura une politique d’abattage répressive dont les zadistes de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes firent les frais, bien avant que les hordes de « Gaulois réfractaires » fustigées par Macron envahissent rues et ronds-points, revêtus de gilets jaunes.

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