vendredi 26 octobre 2012

La fine équipe de Moulard, roman-feuilleton oulipien ! (juin 1999)

Crédits photo : Pierre-Jérôme Coulmin 
À la suite de la disparition d’Anne Matalon (qui en avait écrit un épisode), je viens de retrouver les planches-contact de deux photos des auteurs qui devaient participer aux Aventures extraordinaires de Moulard, le 1er roman-feuilleton du 3ème millénaire, prévu pour 22 épisodes et qui s’arrêta finalement au n° 6, suite à un abandon en rase campagne de notre fieffé gredin d’éditeur, et malgré des ventes à 2.600 exemplaires (un chiffre qui fait rêver en 2012!)
C’était au siècle dernier (juin 1999), une époque héroïque où il était encore permis de rêver quand on envisageait de se consacrer à l’écriture et à… des projets fous !! Réunis à l’occasion du mythique Chapiteau-Polar de la Bastille organisé par le non moins mythique libraire Gérard Moreau (émigré depuis dans sa Bretagne), la bande à Moulard avait la baraka ! (Nous étions jeunes et beaux, ah, ah !)
Moulard, né dans les Côtes d’Armor à Pordic (fief du redoutable pirate Frédéric Prilleux) dans une coquille de Ouest-France (Mouloud Akkouche devenant Moulard Akkarche!!!), 94 kilos, 32 ans dont 7 de RMI, fan de Thiéfaine, le cœur sur la main, vêtu de son increvable trashpekno à 22 poches, était un menteur capable de se tirer de n’importe quel merdier, mais avec un (très) gros problème : sa fiancée Pénélope exigeait qu’il perdît 11 kilos pour l’épouser. L’une des (multiples) contraintes pour chaque auteur étant de lui faire perdre 500 grammes par épisode, avec un final obligatoire chez le célèbre acupuncteur Dai-Sy Tran…
Ce roman-feuilleton avait démarré en fanfare (invitation à l’émission de Philippe Bertrand Trafic d’influences sur France Inter, une page entière dans Libération (descente en flèche d’Edouard Waintrop qui n’avait pas compris que ce n’était pas du polar, mais de la rigolade!), un partenariat efficace avec Ouest-France Dimanche (avec la regrettée Christine Brûlé), et puis, et puis… comme parfois (comme trop souvent) un éditeur qui ne suit pas, qui s’en tamponne le coquillard, et qui nous assassine…

Critique parue dans Le Matricule des Anges : ICI.

Photo de droite, en haut, de gauche à droite : Anne Matalon (Moulard n°9, non paru), Jacques Vallet, Frédéric Prilleux (n°6), Christian Ryo, Jean-Jacques Reboux (n°1), Marie-Ange Poyet, Anne Soalhat, Laurent Fétis (n°4), Francis Mizio, François Braud. En bas : Pierre Filoche (n°9, non paru), Olivier Garnier, Yves Bulteau (n°2) , Michel Pelé (n°6), Mouloud Akkouche, Thierry Gatinet.
Photo de gauche : les mêmes, plus Patrick Mercado, dit Nounours (celui qui est un peu plus empâté que les autres).
Manquent à l’appel : Élise Fugler (n°5), Michel Chevron (n°7, non paru), Sylvie Rouch (n°8, non paru), Catherine Fradier (n°3), Dominique Renaud (n°10, non paru), Jean-Bernard Pouy, Stéphane Geffray et Gilbert Morandi (illustrateur des couvertures).