lundi 14 septembre 2020

Je ne porte pas le masque dans la rue et je ne me sens pas coupable (Journal déconfiné #70)

Je remercie le groupe Effondrement et résilience et l’ami Christian Roux pour m’avoir transmis ce calicot marqué sous le coin du bon sens, qui m’a inspiré ce papier noctambule, ambulatoire et déconfiné.

On pourrait pousser le raisonnement plus avant en ajoutant : et si les médias énonçaient chaque soir le nombre des morts en les répartissant par catégorie : cancers (et ses 29 sous-catégories), hépatites, grippe (”normale”, présomption de Covid, résurgences belliqueuses), AVC, sida-HIV, broncho-pneumopathie,  vieillesse, homicide, féminicide, suicide (branche adulte, branche adolescente), détresse respiratoire, dengue, lèpre, variole, morbidité pondérale, Ebola, dépression (suites de), désespoir (suites de), accidents de la route, accidents domestiques (on meurt deux fois plus d'accident domestique que sur la route en France), glissades sur peaux de banane (branche rare des accidents domestiques, non reconnue par l'OMS, pour d), démence sénile, maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer, maladie de la fin de vie (dite “mort naturelle”), malnutrition, prématurité, tuberculose, diabète, maladies orphelines, consultation intempestive des oracles, tremblante du mouton, accidents de la route (non, ça, c'est déjà fait), accidents de la surlibido (rarissimes mais non négligeables, surtout en temps de confinement), désordres anthropologiques rares, et, enfin – et ce sera l'occasion de rendre hommage, non pas au Professeur Debré, qui vient de nous quitter, et qui a raconté, et fait, pas mal de conneries, mais au Professeur Thiéfaine, mon maître à penser – d'un claquage de la bite, d'un durillon du clitoris, d'un anthrax-max aux roubignolles, d’oversode de chagatte folle, d'un lent pourrissement scrofuleux du scrotum ou du gland, de gonocoques  de bléno, de tréponèmes, de chancre mou ou de salpingite…

Et tant que je suis là…

Je commence à en avoir plein le cérébral des regards noirs reçus dans la rue par l'armée des trouillards assujettis au confinement extérieur volontaire, parce que je ne porte de masque dans l'espace public, ou dans le bus parce que je savoure mon pain au chocolat en sortant du boulot et qu'à travers le masque je risque de m'étouffer. Et de ma collègue Ludivine (le prénom a été modifié) qui me fit remarquer en geignant et en composant le 17 dans sa tête que je ne le porte pas (le masque) au boulot et que c'est pas bien, alors que j'exerce la noble et incorruptible profession de veilleur de nuit, retranché derrière une barrière de plexiglas hygiaphonique repousseuse de virus, que même Christopher Nolan serait incapable de la transpercer avec ses appareils modernes de transgression du temps.



Et puisque vous êtes de passage ici…

Signez notre pétition

13 RAISONS POUR EN FINIR AVEC LE DÉLIT D’OUTRAGE



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samedi 5 septembre 2020

13 raisons pour en finir avec le délit d’outrage, la pétition

Le 30 décembre 2008, Libération accueillait l’appel POUR LA FIN DU DÉLIT D’OUTRAGE, signé par Romain Dunand, Hervé Éon, Eunice Barber, Yves Baumgarten, M’hmed Bellouti, Jean-Paul Desbruères, Jean-Claude Lenoir, Simone Levavasseur, Valérie Martinez, Patrick Mohr, Isabelle Sylvestre, Serge Szmuzskowicz, Maria Vuillet et ma pomme, sous l’œil docte et malicieux de Maurice Rajsfus, qui vient de nous quitter. Un an plus tard, le 15 février 2010, nous remettions à la Chancellerie, à l’Élysée et au ministère de l’Intérieur une pétition demandant l’abrogation des délits d’outrage et d’offense au chef de l’ÉtatAccueillie sur le site de la LDH et signée par 26.000 personnes, la pétition restera lettre morte et le délit d’outrage continuera à prospérer sur le fumier de la répression d’État, sous les quinquennats Hollande et Macron. En juillet 2013, pourtant, à la suite de l’affaire Éon-Sarkozy, portée devant la Cour européenne des droits de l’Homme, la France abrogeait le délit d’offense au président de la République. Ne restait “plus” que le délit d’outrage…

Notre manifeste dans Libération.

Dix ans plus tard, alors que le nouveau Garde des Sceaux étend le délit d’outrage aux maires de France, nous revenons à la charge, et c’est tout naturellement vers Libération que nous nous sommes tournés pour publier le présent manifeste, qui comporte, non plus 10, mais 13 raisons pour en finir avec le délit d’outrage. La tribune, signée par 4 avocats et une demi-douzaine d’outrageurs, dont Maré Ndiaye et Stéphane Espic, respectivement aide-soignante et Gilet jaune, tous deux jugés le 4 septembre, n’a pas paru hélas dans le journal “papier” (les temps changent), mais c’est un point de départ et un socle intéressant.

LIRE. 4 septembre. Procès de Maré Ndiaye, aide-soignante (Mulhouse) et Stéphane Espic, Gilet jaune (Paris)

La pétition sera remise au président de la République, au Garde des Sceaux, au ministre de l’Intérieur et aux parlementaires au printemps 2021. Une conférence de presse sera organisée devant le ministère de la Justice, place Vendôme. Notre but est de porter l’abrogation du délit d’outrage à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale avant la fin du quinquennat Macron.

Pour signer la pétition, c’est ICI !