Parmi les innombrables problèmes techniques, humains, éthiques, posés par la rentrée du 11 mai, jugée prématurée, irresponsable, voire criminelle, par beaucoup de parents, d’enseignants, de maires, de médecins, l’un d’eux donne des sueurs froides aux conseillers du ministre Jean-Michel Blanquer : le postillon. Principal vecteur de transmission du coronavirus, ces gouttelettes, également appelées aérosols, sont devenues – avec la foule, que notre gouvernement, fort heureusement, est parvenu à éradiquer, grâce à une politique confinatoire volontariste – l’ennemi public n° 1.
À la veille de la rentrée de tous les dangers, il ne s’agit plus de faire le ratio entre le temps de maintien dans l’air d’un postillon, sa durée de vie et la probabilité d’une transmission du virus par jet de salive. La seule question qui vaille est : « Comment éviter le pire à nos enfants et à leurs enseignants ? » Le masque ? N’importe quel crétin ayant été enfant une fois dans sa vie – et M. Blanquer, n’en déplaise à ceux qui l’ont affublé du détestable sobriquet de L’homme à la face d’endive mal décongelée qui fait peur aux enfants, a été enfant – sait bien que les mômes ne tiendront pas deux heures avec ce machin sur la tronche. Que la tentation du supra-postillonnesque « Mon pppappppa, il est ppppomppppier à Pppparis ! » sera, très vite, au rendez-vous des cours de récré… Trop contents d’être enfin libérés de leur enfermement, les enfants de ®ConfinFrance, dont on me glisse à l’oreillette que ceux des collèges devront rester trois heures de rang dans la même classe (avec attestation orale par lever de la main pour aller faire pipi et récidive prohibée) n’auront qu’une envie : prendre du bon temps ! S’amuser. Se bagarrer. Se chamailler, comme disait l’autre jour un pauvre type à la télé.
Bref, le 11 mai, le postillon sera à la fête !
Mais redevons sérieux, un instant. Une amie professeure de musique dans les écoles élémentaires de Paris se posait hier une question épineuse : comment envisager, dans ces conditions, de continuer à faire chanter les élèves ? Devront-ils garder leurs masques ? Une telle alternative n’est-elle pas la porte ouverte à un totalitarisme scolaire ? Devront-ils être isolés dans des caissons, comme ces pauvres petits enfants chinois qui mourront sans savoir qu’il existe des pays où la reconnaissance faciale n’est pas devenue une religion d’État ? Quid des flûtes à bec ? De la guimbarde ? De l’harmonica ? Sera-ce le retour en fanfare de la leçon de la guitare sommaire chère à Boby Lapointe ? L’hélicon sera-t-il voué aux gémonies ? Et la contrebasse, dont l’obésité congénitale est une insulte aux gestes-barrière ? Que faire ?
Les conseillers du ministre de l’Éducation Nationale ont planché très sérieusement sur la question. Et pour une fois – serait-on tenté de dire si nous voulions persifler – une réponse efficace, cinglante, qui laissera sans voix les détracteurs du ministre, vient d’être apportée à cette lancinante question. Dans le plus grand secret, loin des médias traquant la folie criminelle de nos dirigeants, des spécialistes du langage (orthophonistes, phonéticiens, linguistes, souffleurs de théâtre, bardes) ont trouvé la solution.
Partant du principe bien établi – hélas fort peu enseigné – que dans le mécanisme du postillon les voyelles sont totalement innocentes et les consommes coupables, il a été décidé d’établir un plan de révision phonétique étalé sur quatre semaines, remettant en cause l’usage des sonorités occlusives – également appelées, à juste titre, explosives, ainsi que certaines fricatives.
Mais écoutez plutôt !
À la veille de la rentrée de tous les dangers, il ne s’agit plus de faire le ratio entre le temps de maintien dans l’air d’un postillon, sa durée de vie et la probabilité d’une transmission du virus par jet de salive. La seule question qui vaille est : « Comment éviter le pire à nos enfants et à leurs enseignants ? » Le masque ? N’importe quel crétin ayant été enfant une fois dans sa vie – et M. Blanquer, n’en déplaise à ceux qui l’ont affublé du détestable sobriquet de L’homme à la face d’endive mal décongelée qui fait peur aux enfants, a été enfant – sait bien que les mômes ne tiendront pas deux heures avec ce machin sur la tronche. Que la tentation du supra-postillonnesque « Mon pppappppa, il est ppppomppppier à Pppparis ! » sera, très vite, au rendez-vous des cours de récré… Trop contents d’être enfin libérés de leur enfermement, les enfants de ®ConfinFrance, dont on me glisse à l’oreillette que ceux des collèges devront rester trois heures de rang dans la même classe (avec attestation orale par lever de la main pour aller faire pipi et récidive prohibée) n’auront qu’une envie : prendre du bon temps ! S’amuser. Se bagarrer. Se chamailler, comme disait l’autre jour un pauvre type à la télé.
Bref, le 11 mai, le postillon sera à la fête !
Mais redevons sérieux, un instant. Une amie professeure de musique dans les écoles élémentaires de Paris se posait hier une question épineuse : comment envisager, dans ces conditions, de continuer à faire chanter les élèves ? Devront-ils garder leurs masques ? Une telle alternative n’est-elle pas la porte ouverte à un totalitarisme scolaire ? Devront-ils être isolés dans des caissons, comme ces pauvres petits enfants chinois qui mourront sans savoir qu’il existe des pays où la reconnaissance faciale n’est pas devenue une religion d’État ? Quid des flûtes à bec ? De la guimbarde ? De l’harmonica ? Sera-ce le retour en fanfare de la leçon de la guitare sommaire chère à Boby Lapointe ? L’hélicon sera-t-il voué aux gémonies ? Et la contrebasse, dont l’obésité congénitale est une insulte aux gestes-barrière ? Que faire ?
Les conseillers du ministre de l’Éducation Nationale ont planché très sérieusement sur la question. Et pour une fois – serait-on tenté de dire si nous voulions persifler – une réponse efficace, cinglante, qui laissera sans voix les détracteurs du ministre, vient d’être apportée à cette lancinante question. Dans le plus grand secret, loin des médias traquant la folie criminelle de nos dirigeants, des spécialistes du langage (orthophonistes, phonéticiens, linguistes, souffleurs de théâtre, bardes) ont trouvé la solution.
Partant du principe bien établi – hélas fort peu enseigné – que dans le mécanisme du postillon les voyelles sont totalement innocentes et les consommes coupables, il a été décidé d’établir un plan de révision phonétique étalé sur quatre semaines, remettant en cause l’usage des sonorités occlusives – également appelées, à juste titre, explosives, ainsi que certaines fricatives.
Mais écoutez plutôt !
Plan de révision phonétique. Semaine 1. Suppression des occlusives labiales P et B, au profit de la nasale M. Conséquence : plus de 70% des postillons sont éliminés. Semaine 2. Les occlusives dentales D et T sont remplacées par la nasale N. Semaine 3. Disparition de dernières occlusives vélaires que sont les sons K et G, remplacées par la nasale GN, qui devrait réduire la distance barrière à 92 centimètres. Semaine 4. Élimination des fricatives F, V, S, Z et des fricatives J et CH.
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ça oui, la phonétique va en prendre un coup ! mdr !
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