Jadis, comme beaucoup de
mômes de nos rudes campagnes, c’est en rêvant de gagner le tour de France que
je rejoignais en pédalant l’école communale de Madré (Mayenne), sous l’œil vigilant de ma grande sœur Gisèle,
en particulier dans la côte de l’Église, appelée “côte
du Bottard” en hommage à Bernard
Ringnet, paysan véloce et pressé, un peu dans la lune, dont l’épouse tenait l'un des trois cafés du village et vendait aussi les
merveilleux illustrés Akim, Blek le Roc et Cap’tain Swing). Le “Bottard” était connu pour ses réparties
fameuses (la plus célèbre étant le tonitruant “J’ai-t-y mangé ma
soupe?” qu'il déclama un jour à l’entrée de l'église, avant de redévaler
la côte pour vérifier si la tambouille n’était pas en train de s’envoler de la
casserole.
C’est donc avec une
certaine nostalgie que je vais aller regarder passer les coureurs le 10 juillet, lors de l’étape Livarot-Fougères, puisque le Tour de France va emprunter
pendant vingt kilomètres une route que je connais par cœur, pour
l'avoir empruntée des centaines de fois. De Couptrain (où habitaient mon parrain,
tonton Bernard, et la tante Jeanne) à
Saint-Julien-du-Terroux (où j’allais de mauvaise grâce me faire couper les
cheveux chez José, qui faisait également office de rebouteux).
Pour fêter ça, j’ai retrouvé une
nouvelle, La psychanalyse
du cycliste, parue en 1994 dans la revue Le Moule à gaufres. On peut la lire ci-dessous [ou en prenant un raccourci en passant par ici].
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