

N’empêche, en toute objectivité, son 4e roman, La maison, paru chez Rue du Départ en 2013 et réédité en septembre 2016 dans la collection Milady Thriller est, je pèse mes mots, un petit bijou! Qui figurerait dans les sélections du Livre Inter ou du prix des Lectrices de Elle s’il était publié chez Minuit, POL ou Verticales. Passons.
Le sujet du livre est (hélas) banal. Martine, maltraitée par son mari, prépare son "évasion" du foyer conjugal. Le traitement, en revanche, l’est beaucoup moins (banal).
Nicolas Jaillet, qui fait partie des rares romanciers changeant résolument de genre et de style à chaque nouvel opus, réussit le tour de force de raconter une histoire terrible sans rien dire des choses terribles, grâce à une subtile distanciation narrative (le roman est raconté du point de vue du fils de la femme battue, qui n’a évidemment, comme souvent dans ce genre de situation, "rien vu"). Tout est suggéré, sous-entendu. La peur est présente à chaque ligne. Et ça fout la trouille. C’est un livre qu’on ne lâche pas. Et c’est écrit dans une langue – je ne vous dis que ça – concise, lissée jusqu’à l’épure.

Coup de cœur Emmanuel Delhomme (librairie Livre Sterling) sur France Inter
Extrait. "Il y a des souvenirs imaginaires. Nous en avons tous : parfois sans le savoir. Des images que nous gardons gravées dans notre esprit. Par leur précision, elles dépassent souvent nos vrais souvenirs. Et pourtant, ces souvenirs sont faux."
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