L'Esprit Bénuchot, mon 17e roman, sera en librairie en mai 2016.
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Jules Bénuchot en 1960 |
Jules Bénuchot, ancien chauffeur
de taxi, né en 1932 à Pantin, vit à Paris, rue de la Grange-aux-Belles, près du canal Saint-Martin. C’est un vieux monsieur taciturne, qui n’a pas eu une
vie facile. Sa mère s’est jetée sous un train quand il avait onze ans. Son
père, disparu quelques semaines après son retour de stalag, en 1945, n’a plus
jamais donné signe de vie. Son oncle, qui l’a recueilli pendant la guerre, le
battait. Son épouse Adrienne est
morte. Ils ne se sont pas aimés longtemps. Juste le temps d’élever leurs trois
filles. La cadette, Adèle, qu’il
chérissait, a été renversée par un chauffard. Lucette, la seule femme qu’il ait
vraiment aimée, n’est plus là. Il vit seul avec son chat Schrödinger, avec qui il a de longues
conversations, et dont il n’est pas certain qu’il soit toujours vivant, à
l’image du fameux « chat de Schrödinger ».
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Jules Bénuchot en 2012 |
Passionné par la physique quantique, cette science de l’infiniment petit, fascinante, exaspérante,
incompréhensible au commun des mortels, il est persuadé que pour appréhender
les convulsions de la capitale, qu’il connaît
sur le bout des doigts, il n’existe pas de meilleurs alliés que
le hasard et l’incertitude. S’inspirant des grandes lois quantiques – ubiquité, probabilités,
statistique –, il a passé sa vie à observer les gens. Il voudrait tout savoir sur eux. Qui sont-ils ?
D’où viennent-ils ? Où vont-ils ? Quelle tête avaient-ils quand ils étaient jeunes ? Quelle tête auront-ils quand il seront vieux ? L’ont-ils remarqué comme il les a remarqués ? Il note tout cela dans des carnets. Il en a noirci des centaines.
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L'esprit bénuchot hante le canal |
M. Bénuchot se rêve en homme omniscient, capable
de modifier le destin de ses semblables. Il adore
aborder les passants. Il les suit parfois, discrètement. Les femmes de
préférence. Donnant parfois un coup de pouce à leur destin – à leur insu la plupart du temps –, tel un physicien quantique modifiant l’état d’une
particule en prenant sa mesure. Mais il ne se mêle pas seulement de la vie des
vivants ; les cimetières sont des lieux où il peut également donner libre
cours à son empathie, en réconfortant les survivants.
À 80 ans révolus, M. Bénuchot
est allé au bout de sa « mission ». Il a fait le tour du « grand
tout ». Il ne lui reste plus qu’à partir. Quitter la vie. Quitter la
ville. Mais pas question de disparaître sans laisser une petite trace de son
passage ici-bas.
Pour écrire le roman de son existence – à moins que ce ne soit pour retrouver la trace de ce père dont la disparition
l’obsède ? –, il
a embauché une jeune artiste qui recouvre Paris de graffitis en utilisant
« ce qui passe par la tête » des passants qu’elle interroge, tout
comme lui.
Léa va décortiquer ses carnets,
écouter les cassettes qu’il lui
donne au compte-gouttes, et plonger dans le passé du vieil homme, dont la vie fut engloutie par ces excès foisonnants de vies. Fascinée par
les obsessions du personnage, elle découvrira
des pans secrets de son existence, des vérités cachées, parfois effrayantes,
parfois douces, qui la conduiront loin de Paris, en compagnie d’Ismaël, un chauffeur de taxi sénégalais, dans un endroit tellement improbable que vous en aurez le souffle coupé…
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