Depuis mon propre procès pour outrage en juin 2008 (récit de l'audience sur Rue89), j'ai assisté à une quinzaine de procès de personnes poursuivies pour ce délit ubuesque, dont le CODEDO demande la dépénalisation. Le dernier en date, celui de Siham, remonte au 30 octobre. On croit avoir tout vu, tout entendu. Le délibéré, qui vient d’être rendu, prouve que non, les juges sont parfois capables de la plus grande abjection…
Dans l'affaire qui les opposait à Siham [lire son témoignage], où ils s'étaient portés partie civile (rappelons que leurs frais d'avocat sont entièrement pris en charge par la République), les "gardiens de la paix" (sic) Christiensen et Moreiro empochent chacun une prime de Noël de 500 euros. Avec un collègue, Jean-Benoît Christiensen (110 kg, tout dans les muscles, rien dans la tête) avait violemment interpellé Siham en l'accusant de lui avoir tiré la langue et craché dessus, avant de la menotter et de l'embarquer au commissariat de la rue des Orteaux (Paris 20e). L’agent Moreiro (une femme) avait violemment arraché les bracelets de Siham lors de sa garde à vue en lui criant "J'en ai rien à faire de tes bracelets de merde!" avant de lui frapper la tête contre le mur. Lors du procès, ces violences policières n'avaient pas semblé choquer outre mesure le président de la 30e chambre du TGI de Paris, qui avait pourtant lancé à Siham: "Ce n'est pas très élégant de cracher par terre, mademoiselle, surtout pour une femme". Il faut appeler un chat un chat et ne plus hésiter à dire que certains juges se conduisent comme les supplétifs enthousiastes et zélés d’une police digne d'un régime fasciste, où les éléments violents incontrôlés sont de plus en plus nombreux et impunis. Jusqu’où cela ira-t-il?
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