Pierre Butic écrit des poèmes depuis la nuit des temps. Ce qui est tout relatif puisqu’il n’a que vingt-cinq ans. Il y a dans ses poèmes l’incandescence du jeune homme pressé de vivre, la sagesse du désespéré et une certaine pugnacité à affronter les grandes interrogations de la vie (ou à les détourner), qui sont souvent l’apanage des grands poètes.
Son premier recueil porte un titre étrange et merveilleux, Le Papier n’en veut pas, dont certains extraits furent lus lors du Printemps bénuchot, samedi 8 juin à 13h et à 16h45.
À lire sur PØST le poème La chambre de ta mère.
Nous lui avons posé quelques questions appelant des réponses courtes, parce que le festival commence dans deux jours et qu’il reste beaucoup à faire.
Qu'est-ce que la poésie ?
La poésie est l’amour réalisé du désir demeuré désir. René Char.
Je m’adresse à Pierre Butic, pas à René Char…
Je m’adresse à Pierre Butic, pas à René Char…
Des coups d’enclume sur la barre de la mémoire. C’est une vie parallèle à la tienne.
Pourquoi la poésie ?
Obsession de la mémoire.
Pourquoi pas la fiction ?
Parce que je n’ai pas d’imagination. J’ai essayé d'écrire de la fiction, mais je n’y suis pas parvenu.
La poésie ne serait pas de la littérature ?
La poésie a des hyperboles qui ont le compas dans l’œil, tandis que la littérature a des virgules qui fomentent des coups d’État.
Et Dieu, dans tout cela ?
Je n'ai pas besoin de cette hypothèse.
Là, vous bottez en touche. Joliment, certes…
Je ne fais que citer le grand Nicolas Jaillet.
Je ne fais que citer le grand Nicolas Jaillet.
Quelque chose qui n’aurait encore jamais été dit par aucun poète pour qualifier la poésie ?
J'ai écrit un aphorisme. La poésie égrenne mon vécu sur un papier poreux. Ce serait l'épaisseur de ma nécessité l’enlaçant qui empêcherait la feuille de le boire, de le déglutir, de n’en dégorger qu’un rot creux et sans écho.
J'ai écrit un aphorisme. La poésie égrenne mon vécu sur un papier poreux. Ce serait l'épaisseur de ma nécessité l’enlaçant qui empêcherait la feuille de le boire, de le déglutir, de n’en dégorger qu’un rot creux et sans écho.
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