Il y a fort longtemps déjà, nous étions en 1968, un slogan apparaissait un peu partout sur les murs de Paris, de France et de Navarre, qui scandait SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE !
À cette époque, l’Élysée était aux mains du pouvoir gaulliste, appelé ainsi car le chef de l’État, un certain Charles de Gaulle, persuadé que ses ancêtres les Gaulois lui avaient légué une mission impérieuse : sauver la France éternelle qu’il avait déjà sauvée une première fois mais comme il était têtu comme un Breton de Colombey il voulait remettre ça car une étrange maladie venait de s’emparer du pays tout entier – surtout des jeunes, faut dire ce qui est… Une maladie à qui on avait donné – nul n’a jamais sur pourquoi – le nom d’une plante : la chienlit.
Cette maladie, qui n’avait fait l’objet d’aucun récolement dans la littérature scientifique et ne lassait pas de surprendre la Faculté, se matérialisait par toutes sortes de manifestations stupéfiantes et incontrôlables : éruptions cutanées, démangeaisons, prurits révolutionnaires, turgescences minérales, explosions séminales, bourgeonnements sexuels, désirs ardents de vivre pleinement sa vie loin de l’autorité familiale. Bien que personne, à cette époque-là, ne les forçait à rester chez eux comme aujourd’hui, les jeunes éprouvaient un besoin vital de se déconfiner et de se répandre joyeusement dans les rues pour guérir de cette foutue maladie. La seule façon de guérir – cela peut paraître bizarre, au temps du coronavirus – consistait à dépaver les rues pour les balancer dans la gueule des CRS (qu’on traitait à l’époque de SS, alors qu’ils étaient nettement moins nazis que ceux du ministre Castaner et de son préfet psychopathe Lallement, allez comprendre !) en criant SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE ! IL EST INTERDIT D’INTERDIRE !
À cette époque, l’Élysée était aux mains du pouvoir gaulliste, appelé ainsi car le chef de l’État, un certain Charles de Gaulle, persuadé que ses ancêtres les Gaulois lui avaient légué une mission impérieuse : sauver la France éternelle qu’il avait déjà sauvée une première fois mais comme il était têtu comme un Breton de Colombey il voulait remettre ça car une étrange maladie venait de s’emparer du pays tout entier – surtout des jeunes, faut dire ce qui est… Une maladie à qui on avait donné – nul n’a jamais sur pourquoi – le nom d’une plante : la chienlit.
Cette maladie, qui n’avait fait l’objet d’aucun récolement dans la littérature scientifique et ne lassait pas de surprendre la Faculté, se matérialisait par toutes sortes de manifestations stupéfiantes et incontrôlables : éruptions cutanées, démangeaisons, prurits révolutionnaires, turgescences minérales, explosions séminales, bourgeonnements sexuels, désirs ardents de vivre pleinement sa vie loin de l’autorité familiale. Bien que personne, à cette époque-là, ne les forçait à rester chez eux comme aujourd’hui, les jeunes éprouvaient un besoin vital de se déconfiner et de se répandre joyeusement dans les rues pour guérir de cette foutue maladie. La seule façon de guérir – cela peut paraître bizarre, au temps du coronavirus – consistait à dépaver les rues pour les balancer dans la gueule des CRS (qu’on traitait à l’époque de SS, alors qu’ils étaient nettement moins nazis que ceux du ministre Castaner et de son préfet psychopathe Lallement, allez comprendre !) en criant SOUS LES PAVÉS, LA PLAGE ! IL EST INTERDIT D’INTERDIRE !
François Béranger, Sous les pavés

On confina les gens chez eux pour qu’ils n’attrapent pas la maladie en se baladant dans les rues des villes et des campagnes. Par mesure de sécurité, telle la maman des trumeaux du roman de Boris Vian L’Arrache-cœur (que le président avait lu dans sa jeunesse), on les empêcha aussi de se promener dans les chemins creux, les jardins, les parcs, les forêts, les plages. Des fois qu’ils tenteraient de s’échapper, ces petits saligauds ! Parfois, même, on pourchassa les récalcitrants avec des hélicoptères ! (On vit même, dans l’Hérault, un gendarme se jeter sur une poupée gonflable qui se reposait sur la plage, pour la verbaliser !)
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Trop, c’en était trop ! Partout où il y avait des plages – et il y en avait beaucoup dans le pays de Macron, entouré de mers et d’océans, parsemé de lacs, de mares et d’étangs, des voix s’élevèrent. Notamment en Bretagne, la région la plus pourvue en plages et la moins atteinte par le fichu virus, peuplée d’irréductibles Gaulois que le monde entier nous envie ! Le maire de Ploemeur, Ronan Loas, ne se laissa pas faire et lança un appel à la désobéissance civique, suivi par beaucoup d’autres !
ON VEUT SE PROMENER SUR LA PLAGE !
LE COVID-19 A PEUR DE L’EAU, C’EST SANS DANGER !
RENDEZ-NOUS NOTRE LITTORAL !
RENDEZ-NOUS NOTRE LITTORAL !
Le 11 mai, à 11 heures (ou avant, ou après, la plage horaire, c’est accessoire) : toutes et tous à la plage ! En respectant, bien sûr, les gestes-barrières ! Il n’y a pas de plage par chez vous ? À la rivière ! Pas de rivière ? Au jardin public ! Pas de jardin public ? Démerdez-vous pour trouver un coin avec de la lumière et un peu d’eau ! Si vous habitez à Paris, la Seine vous ouvre grand les bras ! (Assurez-vous auparavant de la non-présence d’agents en uniforme, on ne sait jamais…)
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